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Emancipations II : "Yes, we Kant"

Il était difficile de ne pas imaginer une réaction à la prose incisive et résolument spéciste d'Eloïse. Les amis des bêtes étaient là et ne pouvaient pas ne pas réagir. Il est donc de notre devoir de laisser la parole à "Petite Girafe" qui dans son commentaire a pris le temps de reprendre point par point le fil serré de l'argumentation éloïséenne. Replaçant le débat sur la question de la sensibilité et de la sympathie - les lecteurs kantiens ne peuvent que trembler face au sort qui semble réservé à leur championne. Mais qu'ils se rassurent le vieux roublard de Königsberg n'est pas totalement perdu.



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L'alter ego comics d'Eloise ? - source.



Petite Girafe:


Il y a un mot qui manque cruellement dans cet article... et qui pourtant est la raison même des interrogations liées aux droits des animaux. C'est le mot "souffrance".


Je suis surpris que les évocations romantiques des forêts d'X-Files ou d'Emerson, ou de Thoreau ne vous aient pas alertée sur cette lacune. Sans la souffrance (pour être précis, le mot n'apparaît qu'une fois sous votre plume mais pour être balayé aussitôt), on ne peut pas penser cet intérêt minimal à l'oeuvre – comme fait et comme norme – dans la nature.


La position utilitariste a ceci de bien plus "humaine" que vous ne semblez l'apercevoir qu'elle impose une égale considération à qui peut exprimer un intérêt (et bizarrement, cette dimension anthropocentriste semble parfois vous agacer, parfois vous réjouir). Les animaux doivent être pris en considération, car lorsqu'un singe en captivité secoue les barreaux de sa cage, il exprime bel et bien son intérêt de s'évader et de vivre avec les siens. Son avis, aussi rudimentairement exprimé doit être pris en compte. Un taureau qui résiste à se faire abattre dans une arène aussi... S'il résiste, ce n'est pas parce qu'il trouve trop cool et super courageux d'être planté de petites pics pleines de couleurs et de broderies...


Devant le spectale d'une bête battue ou à la pensée d'une espèce en voie d'extinction, on ne se met pas spontanément à conceptualiser les conditions d'un contrat social idéal... On s'émeut. Et sans doute est-ce inévitable. Mais on s'émeut aussi parce qu'on y lit l'expression d'un intérêt.


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Eloise - regarde moi !


Là je crois que vous ricanerez...

Car vous nous me direz que ce qu'on lit n'est que le résultat d'un anthropocentrisme grossier et ridicule. Mais pour autant, de ce que je lis de vos intentions, c'est en cette même humanité (sa dimension symbolique etc.) que vous souhaitez voir le droit se clore.

Etrangement, j'intuitionne que le terme d'"humanité" (que vous prenez avec des pincettes) n'a pas pour fonction de ne nous éloigner de la nature, mais plutôt d'induire que les humains sont eux aussi une partie de la nature.


Le plan sur lequel vous soulevez vos question est tout autre, et je le reconnais avec bonne foi : anthropomorphiser revient à se donner une qualité d'interprète des comportements animaux.

Si vous jugez qu'on ne peut pas "lire" (en quelque sens qu'on entende ce mot) les animaux, prévenez tout de suite nos amis éthologues. Car c'est ce qu'ils croient possible de faire... Et malheureusement pous les philosophes, ils ne sont pas embarrassés d'une quelconque justification pour le faire. Leur expérience a dû leur souffler qu'on en était capables. Peut-être l'expérience du visage d'un poulet dans la ferme de leur enfance...?


Quoi qu'il en soit, allez savoir pourquoi, mais je préfère croire les éthologues que celui qui me parle du pouvoir éthique du visage, ou du visage de l'âne... (qu'arrive-t-il à celui qui n'a plus de visage...? Elephantman ou un dauphin sont-ils à mettre sur le même niveau phéno-éthico-philosophique ?)


Si par anthropomorphisme vous voulez dire qu'on ne pourra jamais connaître absolument les idées d'un animal, je pourrais concéder avec vous que ses pensées nous resteront bien mystérieuses. Mais ce sera si peu de perdu quand on aura gagné tellement par ailleurs.

La question générale de l'interprétation renvoie je crois à une autre sphère du débat. Mais je ne voulais pas vous quitter sans une remarque sur la comparaison que vous faites entre émancipation humaine et émancipation animale. Elle me semble déplacée.


D'abord, un combat pour l'émancipation a toujours pour but de rendre majoritaire une revendication minoritaire. Et donc d'inscrire une revendication au-delà des premières prises de conscience des opprimés. Si la souffrance n'avait pas pu être comprise de tous... aucune émancipation n'aurait jamais été possible ! En somme, heureusement, je n'ai pas besoin d'être une femme opprimée pour respecter et trouver juste le respect du droit des femmes – même si être une femme opprimée aide grandement la sympathie pour la causes des femmes.


Ensuite, si les femmes, les Noirs ou les homosexuels ont historiquement participé à leur émancipation (mais ils n'ont pas été les seuls), ce n'est pas parce que c'était juste...! c'est parce qu'eux seuls pouvaient témoigner de leur domination. Si les interprétations des souffrances sont bloquées, impossibles, injustifiées comme vous semblez le souligner... ces émancipations auraient été tout simplement impossibles. Un homme ne peut pas comprendre la souffrance d'une femme, un Blanc ne peut pas comprendre la souffrance d'un Noir, et un hétéro celle d'un homo... en somme, il serait légitime de blanchiser, masculiniser et hétéronormer la souffrance ?


Commentaire n°1 posté par PetiteGirafe le 12/03/2012 à 01h46




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Round 2 - Action ! - source.


Eloïse:


Je crois qu'il est temps que l'on discute Petite Girafe - en effet je ne vois pas le passage du problème de la souffrance animale (gratuite et infligée par les hommes) au problème du droit des animaux comme une évidence.


Si les animaux, parce qu’ils souffrent, doivent avoir des droits, ce peut être de ces deux manières :


a/ la souffrance animale se donne objectivement comme une norme, qui mérite d’être retranscrite dans le droit.

b/ l’animal qui souffre exprime subjectivement qu’il a un intérêt pour le bien-être ; il a donc le droit (subjectif) de ne pas souffrir.


Dans le premier cas, les hommes légifèrent en s’appuyant sur des normes objectives. Dans le deuxième cas, les animaux sont des (quasi-)personnes, ils s’expriment et il faut leur donner ce qui leur revient. Après m’être arrêtée sur ces deux possibilités, je terminerai par l’étude du lien problématique entre sensibilité et droit.



A/ La souffrance animale est objectivement une norme.


Peut-être que la subjectivité n’a pas beaucoup de rôle à jouer dans le droit. Les êtres ont de la valeur, objectivement, et le droit en tient compte. Une œuvre patrimoniale classée est protégée par le droit, parce qu’elle a de la valeur. Il n’est pas pertinent de se demander si elle a revendiqué son inscription dans le droit. Il en est de même pour les animaux : si l’on veut que leur souffrance gratuite soit stoppée, il faut légiférer (et légiférer ne suffira pas d’ailleurs). C’est de ce point de vue que l’on peut considérer comme inessentiel que les anciens esclaves noirs aient participé subjectivement à leur émancipation : ils sont objectivement des personnes et doivent jouir des droits des personnes, quoi qu’ils revendiquent.

Tout cela est juste mais il faut en connaître les limites et la portée. Si le législateur humain doit lire dans la nature ce qui a de la valeur, la réciproque n’est pas vraie : la nature n’attend pas le droit humain pour y conformer son cours. D’un côté, il est étrange que notre droit considère les animaux comme des « biens mobiliers » : comment peut-il être si mal renseigné ontologiquement ? Et quelle protection des animaux est possible avec un droit qui les ignore comme tels ? D’un autre côté, le droit est une fabrication humaine, il n’a de valeur que dans une société humaine. Il a pour rôle de permettre le contrôle des conduites de ses justiciables. Rien au-delà. Croire que l’on va par le droit humain réglementer la nature est fou et faux. Il y a un anthropomorphisme inquiétant à penser que les hommes doivent distribuer des droits aux non-humains. Le droit ne précède pas l’humanité : on ne saurait donc « reconnaître » des droits aux non-humains. Il faut décider, de manière libre et responsable, de leur en fabriquer ou non. Il est infiniment plus modeste de penser que les législations sur les animaux concernent avant tout l’industrie agro-alimentaire, les zoos, les braconniers, les laboratoires de recherche biologique. Les animaux sont définitivement hors de notre juridiction.


A mon sens, la question animale est traitée à ce stade. Ensuite, le débat se fait polémique, et il est déplacé sur le terrain de la notion de personne.


B/ L’animal a le droit (subjectif) de ne pas souffrir.


Je le conteste au nom d’une conception du droit : positif, conventionnel, qui a pour première existence la conscience de ceux qu’il oblige. Si l’animal a des droits subjectifs, donc le chaton le droit de ne pas être noyé, qu’aura-t-il de plus ? Ça concerne d’abord ses défenseurs qui porteront plainte en son nom etc. (animaux au tribunal : une image d’Epinal de la représentation du Moyen Age à cause de Victor Hugo.) Le droit concernant les animaux oblige des hommes envers des hommes, non par anthropocentrisme mais parce que les animaux ne sont pas concernés par cela. Je ne prétends pas qu’ils n’en soient pas victimes.

Le droit est conventionnel. Il est positif par définition. Il existe d’abord dans la conscience de l’homme, il est une règle symbolique. Rousseau décrit cette parenté du droit et du langage dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile ». Le droit tient d’abord dans un écriteau, l’énoncé d’un interdit. Il n’est pas une contrainte matérielle. Quand je jogge et qu’un molosse se jette sur un grillage délabré j’accélère ma foulée, car le chien n’a certes pas le droit d’aller au-delà du jardinet de son maître, mais il l’ignore. Je ne fais que paraphraser le début de la Doctrine du droit de Kant : une règle de droit prévoit une coexistence des libertés, elle les oblige et elle est interprétée subjectivement comme un droit ou comme un devoir. La propriété privée signifie jouissance tranquille pour l’un et interdiction d’entrer pour l’autre. La règle de droit ne faisant pas sens pour l’animal : il n’est pas sujet de droit.


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Ah oue !? - source.


Si l’on veut mettre le droit à la portée de l’animal : ce dernier a des droits en tant que vulnérable sans avoir de devoirs ; et ces droits obligent les sociétés humaines. Voilà la notion de droit changée, déliée de la notion de responsabilité. Je peux être face au droit comme un chaton (car je suis un bon citoyen) : il me protège. J’ai des droits sans avoir de devoirs. Je veux dire : le droit est un service public de l’Etat et de sa police, supposés tout-puissants. C’est l’aboutissement de la « liberté des modernes » décrite par Benjamin Constant : il ne s’agit plus seulement de déléguer au maximum ses devoirs de citoyen à l’Etat, il s’agit tout simplement de ne plus même prétendre être citoyen, la confiance en ceux qui jouent ce rôle en notre nom est alors absolue et irréversible.



La notion de personne est élargie et différenciée, on parle de moins en moins des « droits de l’homme » et de plus en plus des « droits de la personne », et l’enjeu est un changement de paradigme du contrat social.


Le modèle de contrat social qui est dépassé par cette conception du droit est le contrat social libéral, dont l’élément de base était l’individu cherchant librement son épanouissement individuel. Décrivons rapidement ce contrat : selon lui, le droit doit se décider dans une quasi-négociation entre individus qui prennent pour dénominateur commun leur liberté. Je veux être libre, chacun veut être libre : sur cette base commune, on va décider de règles permettant le maximum de libertés (et c’est un marqueur du libéralisme qu’il peut parler des libertés au pluriel) pour chacun. En résumé : des individus libres, ayant chacun leur projet, se mettent d’accord sur des limites communes à mettre aux agissements de chacun pour que chacun puisse poursuivre son but. La liberté est alors une pure forme sans contenu : élever des chèvres ou écrire de la poésie sont des libertés individuelles. La poursuite de son propre intérêt suppose une certaine capacité de calcul ou de planification, et un arbitraire quant au contenu de ce but. Le rôle du droit est alors de permettre au maximum aux libertés de se réaliser, au prix de limites mises à certaines libertés nuisibles aux autres. Et c’est ainsi que la liberté des uns s’est arrêtée là où commençait celle des autres, un peu comme les jardins individuels des pavillons se limitaient les uns les autres. C’est le contrat social qu’on nous a enseigné (même s’il n’a probablement jamais été réalisé) : ce qui est par principe interdit, c’est le jugement sur le contenu d’une liberté tant qu’elle n’est pas anti-sociale. Voilà une société dans laquelle chacun a obtenu de poursuivre sa folie inoffensive sans être jugé par les autres. C’est une société relativiste et tolérante : libérale.



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Martha C. Nussbaum: papesse mondiale de la philosophie. Son succès déchaîne l'imagination des rieurs.


Changement de paradigme : intégrons les animaux. Supposons que, quand ils souffrent et recherchent le bien-être, ils expriment un « intérêt ». Les intérêts sont, par la forme, comparables entre eux. Je comprends l’intérêt des animaux, je peux poursuivre mon intérêt sans nuire au leur. Je n’ai d’ailleurs le droit de poursuivre mon intérêt que s’il ne nuit pas à l’intérêt des animaux. Ma liberté peut bien se laisser arrêter par celle des volailles de ne pas souffrir, je n’ai alors plus le droit de manger des œufs de poules élevées en batterie. (Et, toute spéciste que je suis, vivre dans un monde sans œufs de poules élevées en batterie me convient parfaitement). Mais attention : le pacte social a été modifié. L’aune commune de mesure n’est plus la liberté, mais l’intérêt au sens où ne pas souffrir est un intérêt. Le sujet de droit n’est plus le sujet voulant, mais le sujet sensible. Les animaux ont des droits car ils peuvent souffrir. Ils sont sujets de droit. Nous avons, en tant que sujets sensibles, les mêmes droits : nous pouvons tout à fait les comprendre sur ce plan là.


Mais ce sont des droits que l’on a sans contrepartie de responsabilité. En mettant le critère du sujet de droit ailleurs que dans la capacité de respecter le droit, il faut bien que l’on crée une dissymétrie : les animaux ont des droits mais pas de devoirs. Je ne vais exprimer ici aucune envie, que le lecteur se rassure. Mais je suis étonnée que nous puissions avoir une responsabilité immense dont dépende unilatéralement le droit des autres. [c’est chez Lévinas une ligne de partage de la justice et de la morale que la morale est dissymétrique et la justice symétrique]. Il y a donc une inégalité dans le statut de sujet de droit ? Tous sont des personnes, mais certains plus que d’autres ?


Dans ce modèle de société, l’animal n’articulant pas clairement ce qu’est son intérêt, il faut le dire pour lui. Nous formons donc un pacte social dans lequel certains peuvent librement dire quel est leur intérêt, mais à d’autres on impose de l’extérieur tel ou tel intérêt. Certes, il semble indiscutable que l’intérêt de l’animal d’élevage industriel est de ne pas être un animal d’élevage industriel. Néanmoins, parler le langage de l’ « intérêt », c’est accepter que dans ce cas, le but des uns est assigné par les autres. Congé est pris du contrat social libéral.



C/ De la valeur du sensible.


Du temps que je m’exerçais à la dissertation de philosophie, on m’avait fait cette mise en garde contre les sujets mentionnant « l’homme » : comparer l’homme à l’animal mène au non-sens dans la plupart des cas. Dans un seul cas non : quand on veut comparer l’homme à lui-même : l’homme raisonnable à l’homme en tant qu’animal (car on sait depuis bien avant Darwin que l’homme est un animal). Les antispécistes ont depuis inventé le spécisme : le spéciste faisant de l’homme une espèce supérieure aux autres. Mais quel esprit sérieux soutiendrait une thèse aussi infalsifiable? Pourquoi l’homme devrait-il être supérieur au singe ou au lion ? Je me souviens du précepte sage de mon professeur d’hypokhâgne, et je me dis : les antispécistes veulent simplement que l’homme raisonnable ne se considère plus comme supérieur à l’homme animal.


Et il est certain que, dans le cas du droit animal, le changement de paradigme du droit doit concerner les hommes plus directement que les animaux. Nous sommes tous des personnes. Mais déjà en tant que personnes souffrantes, nous sommes pleinement sujets de droit. Souffrir nous donne des droits, aucun devoir ou aucune responsabilité. Qui peut d’ailleurs prétendre être à la hauteur d’un devoir ou d’une responsabilité ? Vous avez reconnu l’éthique du care, ou de la vulnérabilité, son nom nouveau au sortir de quelques années à nous répéter que le concept était intraduisible.


Alors, oui, tout le monde est une personne, a de la dignité, etc., et tout le monde a des droits. Mais certains n’ont que ça, alors que d’autres ont la responsabilité en plus. Du temps du Contrat social de Rousseau, il nous fallait nous identifier à un homme libre : les libertés avaient été déclarées égales par institution. L’existence des enfants ou des séniles ne remettait pas en cause ce modèle. Mais aujourd’hui, nous sommes priés de nous identifier à des chatons miaulant de peur d’être noyés ou à des malades d’Alzheimer ; d’autres, bienveillants, sont responsables et garants du respect de nos droits.


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infalsifiable ? je like... - source.



J’ai souvent été admirative de l’aspect performatif de la liberté chez Kant. Si tu dois, tu peux. Je trouve triste de lui substituer le Tu ne peux pas, donc tu ne dois rien de l’éthique du care. Mais derrière la discussion un peu oiseuse de la grandeur ou de la petitesse de l’homme, il y a des enjeux de pouvoir et de domination. Car on ne voit pas comment une telle maxime pourrait se passer d’un complément : Tu ne peux pas, donc tu ne dois rien. Mais ne t’inquiète pas : on doit pour toi.


Je conclus alors sobrement : le droit ne saurait se passer d’une intelligence informée de ce qu’est une norme et capable de prendre une décision. Si nous sommes tous des chatons ou des malades d’Alzheimer, il n’y a pas de lois. Seuls les hommes ont la capacité d’émettre des normes juridiques, je m’en excuse, c’est purement descriptif. Alors si on élargit la notion de personne, certains doivent être davantage des personnes que d’autres, et ceux-là ont besoin d’avoir sous leurs yeux une sous-humanité dont ils se sentent responsables pour jouir vraiment de ce que c’est qu’être humain. Il est légitime de ne pas vouloir les suivre sur ce terrain là.


Eloise

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