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Pornosophie VI : Les présupposés d’une évaluation éthique du porno.

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    freakosophy
  • 7 juin 2010
  • 12 min de lecture

La même question que l’on posait à propos de la morale (« en quoi la morale a-t-elle affaire au porno ? » voir Pornosophie IV) se pose à propos de l’éthique. Il y a dans cette distinction entre morale et éthique une part de convention dont je dois m’expliquer d’abord. J’entends par « moral » le discours concernant les normes qui déterminent ce que l’on doit faire ou pas dans notre relation aux autres et cela indépendamment des lois positives d’une société (la morale n’est pas le droit). Par « éthique », j’entends les règles que l’on peut suivre pour faire de notre vie la meilleure qui soit (ce qui peut vouloir dire la plus libre ou/et la plus heureuse et/ou la plus digne).



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Entre éthique et morale : la fessée tout simplement...

La secrétaire de S. Shainberg : entre perversion et plaisir y a-t-il une place pour l'amour ? - source.



La question « en quoi l’éthique a-t-elle affaire au porno ? » se pose même avec plus d’acuité que la question morale puisque les préférences sexuelles sont subjectives et privées. Il semble impossible de dire en général ce qu’on doit faire pour être heureux en matière de cul. L’éthique concernant les règles de la vie bonne, il semble qu’en matière de sexualité, elle n’ait rien à dire. Si tel est le cas, il semble que l’usage du porno n’obéisse à aucune règle éthique. Comme nous l’avions affirmé dans nos premiers posts, la finalité interne du porno est d’exciter sexuellement et de satisfaire notre voyeurisme ; ce n’est ni d’informer (fonction du documentaire) ni de plaire au goût esthétique (fonction des films non-pornographiques, érotiques ou non). Le spectateur ne pourrait donc faire du porno qu’un usage sexuel qui dépendrait des goûts de chacun : « Le goût et le porno, ça ne se discute pas ! ».


On va pourtant essayer de soutenir dans ce post que la vie sexuelle humaine peut être dite bonne ou mauvaise dans un sens éthique, qu’il y a de meilleures manières de vivre sa sexualité que d’autres et cela sans tomber dans un paternalisme éthique inacceptable. J’appelle paternalisme éthique l’attitude qui consiste à instituer la norme de son goût personnel en une norme universelle de la nature humaine ; bref de prendre un jugement de valeur subjectif pour un jugement de valeur objectif. Si le paternalisme éthique ne va pas jusqu’à blâmer les autres pour ne pas vivre comme soi (ça, c’est le moralisme), il dit au moins que les autres devraient vivre comme soi pour être vraiment heureux et libres, que le bonheur et la liberté des autres sont illusoires, inférieurs et cela quand bien même le mode de vie qui y correspond ne serait pas immoral. Une éthique sexuelle non paternaliste devrait pouvoir être tolérante sans être totalement relativiste. Elle devrait surtout pouvoir se fonder sur des arguments plus que sur ses préférences personnelles érigées en normes. Défi fou que d’aucuns considéreraient comme prétentieux ou simplement irréalisable ; mais la pornosophie n’a pas froid aux yeux !


Comme pour nos articles précédents sur la morale, il nous semble nécessaire de clarifier dans un premier temps en quoi pourrait consister cette éthique sexuelle avant de l’appliquer à l’usage du porno. Là aussi une éthique sexuelle nous semble présupposée dans toute évaluation éthique du porno. Si la pornosophie n’a pas froid aux yeux, elle n’avance pas masquée et doit avoir le souci d’expliciter ses présupposés.



L’éthique pornosophique n’est-elle qu’une affaire de prudence ?


Dans une conception minimale de l’éthique, la meilleure manière de vivre sa sexualité se confond avec la prudence sexuelle : faire en sorte qu’une pratique sexuelle apporte toujours plus de plaisir que de souffrance, faire en sorte que l’intimité soit préservée pour éviter la honte publique, faire en sorte de s’attacher les personnes qu’on aime, faire en sorte que nos partenaires occasionnels qu’on n’aime pas d’amour ne s’attachent pas trop, etc... L’usage de représentations pornographiques dans sa sexualité peut faire ainsi l’objet de conseils de prudence comme, par exemple, de faire en sorte de garder un tel usage privé, d’éviter les représentations les plus mauvaises du point de vue des critères internes de chaque genre (voir Pornosophie II) et de préférer les meilleures œuvres, de s’assurer que les partenaires sexuels apprécient autant que soi les représentations pornographiques regardées en commun, etc… C’est à mon avis ainsi qu’on peut critiquer la diffusion publique de la pornographie : il n’est pas prudent d’exposer dans la sphère publique des représentations pornographiques car tous n’apprécient peut-être pas ces représentations ; une diffusion inappropriée risque de dégoûter les personnes qui auraient pu, dans de meilleures circonstances, apprécier de telles représentations ; certains ne sont peut-être pas prêts psychologiquement à les voir (les enfants notamment).



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Les enfants sont souvent fragiles... - source.


De ce seul point de vue prudentiel, l’éthique a bien affaire avec le porno. Cependant, l’éthique ne se réduit pas à la prudence contrairement à ce que pense Kant. On peut peut-être aller plus loin. Pour cela, il semble nécessaire de parler d’abord brièvement du rapport de l’éthique à la sexualité avant de parler de son rapport à l’usage pratique de la pornographie, et plus précisément du porno, dans la vie sexuelle et amoureuse. Évidemment, une telle prétention semblera totalement illusoire, voire malhonnête, au scepticisme éthique considérant que tout est ici affaire de goût personnel et que l’idée même de parler de règles du bonheur est une escroquerie intellectuelle, un « bluff » pour reprendre l’expression de Schiffter.


Mauvais fondement pour une éthique sexuelle : « Je baise (beaucoup et bien), donc je suis ».


Avant de donner notre définition de l’éthique, il me semble nécessaire de pourfendre de notre glaive pornosophique quelques erreurs que me semble devoir éviter une éthique sexuelle digne de ce nom :


1) Le bonheur n’a pas de cause unique. Il est donc idiot d’attribuer à l’épanouissement sexuel ce privilège, à moins de défendre un sexualisme généralisé. On sait que les analyses de Foucault montrent que la vérité sur le sexe est devenue dans notre modernité la vérité du sujet : l’épanouissement de la sexualité serait devenu le fondement de l’épanouissement du sujet entier, et par là une cause essentielle de notre bonheur. Il y a bien quelque chose de vrai ici, au moins sur notre époque et sur ses préjugés. On peut même parler d’une certaine forme de terrorisme sexuel : sont condamnés au malheur ceux dont la vie sexuelle n’est pas au « top » : « je baise (beaucoup et bien), donc je suis » semble être devenu la définition du cogito pour le sens commun contemporain. D’un point de vue historique, voire civilisationnel, le renversement des valeurs éthiques est ici complet : alors que la chasteté conduisait à la sainteté (et donc à la perfection), c’est maintenant l’épanouissement sexuel qui est censé conduire au bonheur ; l’orgasme a remplacé l’extase mystique comme cause ultime du bonheur. On peut se réjouir de ce renversement de valeur et il ne semble pas idiot de préférer Onfray à Ratzinger. Il n’empêche qu’il y a tout de même là un préjugé et que, comme tout préjugé, il est très contestable : le bonheur n’est pas l’effet d’une cause unique, le sexualisme généralisé (ou pansexualisme) a quelque chose d’illusoire.


2) Il semble, ensuite, difficile de diviser le bonheur en compartiments, un peu comme la psychologie des magazines le fait en énumérant tous les désirs devant être pleinement satisfaits pour prétendre être heureux : côté cul, côté boulot, côté amitié, côté spirituel, de 1 à 10, déterminer votre degré de satisfaction… Le bonheur n’est pas une somme de satisfactions de désirs particuliers, et on sait tous que ceux qui ont tout pour être heureux ne le sont souvent pas. Une éthique un tant soit peu sensée doit donc considérer l’épanouissement sexuel à l’intérieur du système de désirs de l’individu et ne pas chercher à l’isoler du reste de la vie humaine.


3) Il est aussi assez clair que cet épanouissement ne se mesure pas, ne se quantifie pas. Ce n’est pas en ayant tant d’orgasmes par semaine, en réalisant telles et telles pratiques, postures, combinaisons, … que l’on peut mesurer le degré d’épanouissement de sa sexualité. Là encore, l’éthique doit plutôt s’occuper du sens que peut avoir la sexualité dans la vie humaine plus que de ses performances, puisque comme tout le monde le sait aussi, les performances sexuelles peuvent s’accompagner de passions tristes et ne constituent pas un critère du bonheur. Si les Kâma-sûtra peuvent faire partie d’une réflexion éthique sur la sexualité et l’amour, ce n’est pas comme bréviaire des techniques et combinaisons (selon l’interprétation vulgaire qu’on en donne trop souvent), mais plutôt comme « livre de civilisation » (selon l’expression de Jean Papin, auteur d’une traduction intégrale du texte sanskrit).


4) Le bonheur ne peut non plus être médicalisé et identifié à la bonne santé. Déjà la psychologie du 19ème avait remplacé la catégorie de péché par celle de perversion, procédant à une première médicalisation sous la forme de la psychiatrie, puis de la psychanalyse. On assiste aujourd’hui à une nouvelle forme de normalisation renvoyant le désir au biologique. Une sexualité excessive sera jugée comme relevant d’une addiction pouvant donner lieu à une sex cure ; une sexualité déviante pourra même faire l’objet de traitements médicaux plus radicaux (castration chimique des pédophiles). Les nouveaux horizons qu’ouvrent les biotechnologies semblent faire croire que l’éthique peut se confondre avec une forme de médecine. Ce ne sont pourtant pas des injections ou des cures de désintoxication sexuelle qui feront que nos footballeurs s’intéresseront plus à la coupe du monde qu’à la gaudriole !

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un ange passe... - source.



L’éthique sexuelle sera un art d’aimer ou ne sera point !


L’éthique doit, à mon sens, aborder la question de la sexualité à travers le prisme de l’érotisme entendu comme art d’aimer (et non simplement comme qualificatif de toute pratique ou représentation évoquant de près ou de loin la sexualité). L’art d’aimer n’est pas seulement un art de faire l’amour, une technique sexuelle, mais un art de vivre la sexualité avec les autres dans un rapport amoureux. Il n’est certes pas nécessaire de réserver la sexualité épanouie à une relation amoureuse épanouie : le désir a de nombreuses voies pour s’accomplir et une partie de jambes en l’air sans lendemain peut être plus plaisante que de baiser avec l’amour de sa vie. N’empêche que la sexualité se réalise surtout dans un rapport à l’autre puisque ce qui est avant tout désiré est le désir de l’autre et non son corps, même si désirer l’autre, c’est aussi désirer son corps. Même pour une aventure sans lendemain avec un ou une inconnue, un rapport à l’autre possiblement amoureux est impliqué.


Il me semble nécessaire pour penser une éthique sexuelle d’éviter le dualisme libido/sentiment, sexe/amour. L’opposition moderne entre libertinage et romantisme (héritée de l’opposition entre le naturalisme et la galanterie classique, elle-même prolongement de la courtoisie médiévale) est structurée par ce dualisme libido/sentiment, sexe/amour. Or cette opposition rend difficilement pensable un art d’aimer qui ne subordonne pas l’un des deux termes. On se retrouve coincé la plupart du temps entre une alternative éthique qui ne permet pas de penser la conjonction des deux termes autrement que comme un hasard heureux : soit il est dit que la sexualité n’a pas besoin d’amour pour s’épanouir, soit il est affirmé que l’amour n’a pas besoin de sexualité pour s’épanouir ; le mieux étant de s’éclater sexuellement avec une personne qu’on aime à la folie, mais le cul n’a pas besoin des sentiments pour être fantastique, et inversement. Ce dualisme conduit donc à concevoir la conjonction comme une juxtaposition d’éléments indépendants.


Pour éviter ce dualisme et ses conséquences, l’érotisme comme art d’aimer me semble devoir chercher à sublimer les pulsions libidinales afin de donner au sexe un sens. Mais pour éviter de reconduire le dualisme libido/sentiment (ou sexe/amour) dénoncé précédemment, cette sublimation ne doit pas se faire contre le sexe, mais avec lui. Le concept de sublimation a malheureusement été monopolisé par la psychanalyse freudienne qui lui a donné un sens négatif en en faisant l’envers d’une répression : la libido réprimée se fixe sur des objets non sexuels par défaut, elle se sublime, c’est-à-dire se nie pour devenir autre chose qu’elle-même : le sexe est partout, mais dans sa forme réprimée. Le concept de sublimation peut pourtant avoir un autre sens, plus ancien d’ailleurs : celui de processus rendant un objet ou un mouvement sublime. Le sexe sublimé est dans ce sens une sexualité devenue sublime. La sublimation apparaît alors comme une transfiguration qui ne se fonde pas sur une répression. Le sexe sublimé dans l’amour ne cesse pas d’être, pour la conscience, du sexe. Le plaisir qu’on y prend ne cesse pas d’être une jouissance sexuelle, des orgasmes. La condition de cette sublimation positive de la sexualité (par opposition à la sublimation négative de la psychanalyse) est que le sens que lui confère l’amour ne doit pas lui être extérieur, mais doit venir de sa transfiguration même dans la relation à un autre désir. Le présupposé dualiste opposant le sexe à l’amour, la libido (pulsion sexuelle) aux sentiments, vient certainement de l’idée que l’amour véritable a toujours été conçu dans notre culture chrétienne comme venant de Dieu et donc comme ayant pour objet véritable Dieu lui-même. L’amour chrétien (la charité – le latin caritas traduisant le grecagapè) a une origine et un objet transcendants. L’immanence du désir sexuel (compris comme concupiscence – la libido étant associée à l’Eros des païens) ne peut dès lors que s’opposer à l’amour. Eros s’oppose à Agapè, comme le corps à l’esprit, comme la nature créée à Dieu le créateur. Penser l’érotisme comme art d’aimer, c’est penser l’amour à partir d’Eros dans son sens originel et non dans sa caricature chrétienne, c’est penser l’amour à partir du sexe se sublimant dans le sens positif que nous venons de dégager.


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Sublimer le sexe, tout simplement !



Une éthique sexuelle herméneutique plutôt que naturaliste


Renvoyer l’éthique sexuelle à Eros ne conduit pas pour autant à un naturalisme. Le sens ne trouve pas son origine dans la nature des pulsions libidinales. C’est la culture qui donne sens à nos désirs en lui donnant des modèles pour se comprendre. Le désir érotique s’éduque. Cela ne veut pas dire qu’être amoureux s’apprend, mais qu’il ne suffit pas d’être amoureux pour savoir quel sens donner à son amour. Donner un sens à son amour, c’est donner un sens à son désir sexuel, le sublimer au sens positif. L’éthique érotique ou art d’aimer ne consiste donc pas à donner des conseils techniques ou des conseils de prudence, mais à interpréter le sens des œuvres de culture à travers lesquels le désir puisse s’éduquer, se comprendre lui-même.


Une éthique moderne devrait, à mon avis, renoncer à un naturalisme illusoire, fondé sur une conception des finalités propres de la nature humaine. Premièrement, parce que la nature est en elle-même muette. C’est toujours une interprétation culturelle qui fait parler la nature plus que la nature qui indique ses finalités. Cela est d’autant plus perceptible qu’il y a plusieurs interprétations concurrentes et souvent contradictoires des finalités de la nature humaine. Deuxièmement, un tel naturalisme, par l’universalisme qu’il présuppose, me semble conduire nécessairement à un paternalisme éthique : une interprétation naturaliste cherche à s’imposer aux autres d’autant plus fortement qu’elle ignore son statut d’interprétation.


Le paradoxe moderne de l’éthique appliquée à la sexualité, et peut-être de l’éthique en général, est donc qu’elle ne prend un sens concret qu’à travers l’interprétation des modèles culturels disponibles dans une société. Il y a paradoxe car l’éthique prétend dépasser le relativisme subjectif, mais pour apparemment retomber aussi sec dans un relativisme culturel. Pour sortir de ce paradoxe, il faut d’abord voir que le relativisme culturel de l’éthique est toujours complexe et pluriel (ou pluraliste), car dans toute civilisation, plusieurs modèles culturels s’opposent toujours et donnent lieu systématiquement à des conflits d’interprétations et donc à des polémiques éthiques. Croire qu’une civilisation est monolithique du point de vue éthique est tout simplement illusoire. Ensuite, il faut voir que c’est justement la tâche d’une éthique rationnelle ayant renoncé au naturalisme d’arbitrer ces conflits d’interprétations pour en dégager le sens. Une telle éthique rationnelle ou philosophique ne prétend pas à une indépendance à l’égard de la culture de son temps, mais elle prétend à un recul à l’égard des conflits d’interprétations qui l’animent. C’est cet écart et l’effort d’argumentation qui l’accompagne qui lui permet de prétendre dépasser le relativisme culturel.



Porno versus romantisme vulgarisé : le conflit des interprétations.


On voit mieux l’enjeu d’une discussion éthique du porno : le porno est devenu, à mesure qu’augmentait sa place dans la culture de masse, un modèle de plus en plus puissant pour la vie sexuelle des hommes. Mais à mesure qu’il s’impose comme un modèle pour certains, il devient un repoussoir pour d’autres se réclamant d’autres représentations culturelles de la sexualité, comme par exemple le romantisme vulgarisé. Le drame sentimental et la comédie sentimentale, au cinéma comme dans les séries télévisées, expriment un romantisme vulgarisée qui est aussi présent dans la culture de masse que le modèle sexuel (ou les modèles sexuels) que propose le porno. Pour ceux qui acceptent le modèle ou les modèles que propose le porno, le romantisme vulgarisé devient lui aussi un repoussoir. Notre culture contemporaine vit donc un conflit des interprétations de ces œuvres de la culture de masse, conflit qui débouche sur des polémiques éthiques où on oppose un désir conçu comme épanoui, authentique et libre, à un désir qui sera jugé comme insatisfaisant (frustré), illusoire et aliéné. Le fait que ces adjectifs puissent être prédiqués tant au désir inspiré par le romantisme vulgarisé qu’à celui insipré par le porno montre bien qu’il s’agit de polémiques reposant sur des interprétations éthiques différentes. Ces interprétations ne sont d’ailleurs pas tout le temps extérieures aux œuvres de la culture de masse qu’elles interprètent puisque les œuvres elles-mêmes proposent souvent leur propre interprétation du conflit. Pour exemple, je renvoie le lecteur bienveillant à la lecture de ma critiqued’une comédie sentimentale récente, L’invention du mensonge, pour voir comment s’articulent, à l’intérieur même d’un film sentimental grand public, les conflits d’interprétations entre romantisme vulgarisé et porno. De même, dans de nombreux porno-chics, l’intrigue tourne souvent autour de la libération sexuelle d’une femme de ses préjugés romantiques.

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Dualisme fatal: sexe versus amour - source.

En concevant l’éthique sexuelle à partir de l’idée d’un art d’aimer consistant à éduquer le désir érotique, c’est-à-dire à procéder à une sublimation positive du désir évitant le dualisme libido/sentiment (ou sexe/amour), il me semble qu’il devient plus facile d’arbitrer rationnellement le conflit des interprétations dont je viens de parler. Appliquée au porno, cette manière de concevoir l’éthique sexuelle permet-elle vraiment de dire sans paternalisme en quoi le porno peut ou non participer à cette « éducation sentimentale » contemporaine ? De nouveau le suspens est intenable.


G.

 
 
 
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