BATTLE : Flashforward - tu crois en toi ou pas ?!
Une fois de plus la rédaction se divise sur des sujets cruciaux et laisse tomber quelques instants la lutte contre la crise ou la recherche d'une cure contre le cancer pour revenir aux fondamentaux. Après lost et les paradoxes temporels - on remet le couvert mais cette fois-ci G. est de la partie et commence par ouvrir le feu !
Flashforward est une série incohérente basée sur le présupposé que les personnages de ce monde sont stupides. Pourquoi donc ?
Petit résumé : un jour ordinaire, l’humanité entière s’évanouit pendant 2’17’’ et découvre, le temps de ces 2’17’’, ce qui se passera six mois plus tard ; un flashforward, donc, une vision du futur.
Tous savent exactement à quelle journée et à quelle heure leur vision renvoie car beaucoup, dans cette vision du futur, lisent le journal, regardent la télévision, regardent leur montre, etc… par recoupement, ils en déduisent le jour et l’heure et un tableau général du monde 6 mois plus tard (le FBI créé un site web qu’on appelle Mosaïc pour recouper ces informations – une sorte de Facebook du futur en somme). Après ce terrible black out ayant causé quelques millions de morts, la plupart des hommes sont angoissés par ce que leur vision du futur leur a dévoilé : certains tromperont leur femme ou mari, d’autres reverront leur enfant qu’ils croyaient morts, d’autres n’ont rien vu et supposent qu’ils seront morts. D’autres, au contraire, seront simplement en train de discuter, voire de lire tranquillement le journal aux toilettes. Enfin certains voient des événements joyeux.
Le reste de la série consiste en une enquête sur les causes de ce « black out » généralisé et de ces flashforwards, mais surtout à attendre avec terreur ou gaîté, c’est selon, le fameux avenir prévu.
En réalité, le problème principal des personnages n’est pas tellement de savoir ce qui peut bien expliquer ces évènements étranges (c’est le MacGuffin de la série pour reprendre une expression de Hitchcock) mais de savoir si oui ou non le futur prévu se réalisera, car c’est ce qui obsède tous les personnages. Or deux minutes de réflexion auraient dû rassurer tous ces humains.
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Si vous et votre meilleur ami vous évanouissez pendant 2 min. et 17 sec. et si vous avez une vision de ce qui arrivera 2 heures plus tard après votre évanouissement, que pensez-vous que vous ferez deux heures après votre réveil ? Eh bien vous serez justement en train de parler de la fameuse vision ou d’y faire référence. Si le « black out » est généralisé, alors il est facile de supposer que la plupart des hommes organisera des soirées spéciales « flashforward » pour attendre le fameux moment aperçu dans le passé. Que doivent donc avoir vu tous ces hommes dans leur flashforward ? Eh bien rien d’autre qu’eux-mêmes en train de parler du flashfoward et d’organiser des soirées spéciales « flashfoward », voire en train de compter les secondes comme au jour de l’an !
Or que se passe-t-il dans la série ? Aucun homme ne semble s’apercevoir qu’il s’agit du fameux moment. Personne n’en parle, personne n’a organisé une quelconque soirée spéciale « flashforward » digne de n’importe quelle émission de variétés débile à la télé. Le flashforward le plus comique de la série est celui du chef du FBI chargé de l’enquête sur le black out : dans son flashforward, c’est lui qui est en train de chier en lisant tranquillement un journal !!! Iriez-vous sérieusement aux toilettes à l’instant qui est censé vous avoir obsédé pendant 6 mois ?
La conclusion s’impose d’elle-même : le futur vu n’est rien d’autre que le futur qui se serait déroulé si le monde passé n’avait pas connu de black out. C’est donc un monde possible parallèle à celui où le black out s’est déroulé (ce qu’un des personnages de la série a l’air de suggérer à un moment, mais sans s’y arrêter…). Or aucun personnage de la série ne tient ce raisonnement pourtant si simple afin de se rassurer de ses angoisses. Mais là, la série n’est pas cohérente, car il y a au moins un flashforward où le black out est signalé, celui justement du héros, Mark Benford, chargé de l’enquête sur le black out. Elle reste néanmoins cohérente car le héros, complètement saoul dans son flashfoward, n’est pas en train de parler du black out ou de manifester la moindre agitation sur le fait qu’il est en train de vivre ce qu’il a vu 6 mois plus tôt. En fait, il est évident que ce futur-là non plus n’est pas celui qui arrivera puisque dans ce flashforward, le héros est attaqué par des tueurs. La moindre des choses serait de prévoir l’attaque et d’être armé jusqu’aux dents : ce que le héros ne fait visiblement pas. D’ailleurs, rien n’indique dans le tableau aperçu dans ce flashforward, sur lequel se trouvent tous les indices que la série va considérer comme étant des indices possibles des causes du black out, que ce soit effectivement des indices d’une enquête sur le black out. Ce n’est qu’une interprétation du héros qui présuppose dès le départ que ce tableau concerne le black out. En réalité, il peut s’agir tout aussi bien d’une enquête sur un trafic international d’armes, enquête que le héros était en train de mener avant le black out. La série est donc cohérente sur ce point là, elle considère malheureusement que tous ses personnages sont des abrutis ne sachant pas raisonner pendant deux minutes puisqu’ils sont tous en train de flipper comme des malades sur un futur qu’ils ont vu qui ne sera manifestement pas le leur !
En fait une seule hypothèse vient sauver la série de la bêtise. Cette hypothèse sera nécessairement employée dans la suite de la série, je vous le prédis. Je n’ai pas eu un flashforward pour vous le prédire, mais je suppose simplement que les producteurs ne veulent pas avoir dépenser autant de dollars pour rien. L’hypothèse la voici : les scientifiques-terroristes à l’origine du black out et du flashfoward généralisés vont réaliser, avant que les six mois ne se soient écoulés, un deuxième black out au cours duquel tous les hommes perdront la mémoire du black out précédent et du flashfoward associés. Une sorte d’effacement généralisé de la mémoire en somme. Les personnages vivront donc bien le jour fatidique sans s’apercevoir qu’ils en ont eu la prescience six mois plus tôt. Il n’en demeure pas moins qu’entre ces deux « black out », les personnages de cette série auront été bien stupides !
Avant de laisser la plume à un camarade en désaccord avec mon interprétation, je tiens à dire que celle-ci n’est fondée que sur les 10 premiers épisodes, soit la première partie de la première saison (interruption due aux JO). Que la série se rattrape ensuite (en réalisant ma prédiction par exemple), ne change rien au fait qu’elle a gravement péché pendant 10 épisodes…
Entracte
Contre-attaque sur le mode « believe in yourself » !
Revenons d’abord sur le premier point. Il existe deux types de flashforwards : (1) les visions du futur simples et (2) les visions qui incluent en elles-mêmes les effets de cette révélation du futur. Le problème de Flashforward est que cette série semble mêler les deux à égalité, futur possible et futur réel. Il est irréaliste que les scénaristes n’aient pas davantage souligné la possibilité d’un flashforward qui soit la contemplation hébétée d’un moment qu’on a déjà préparé pendant six mois. Mais, la série présente aussi et surtout des flashforwards qui traitent des effets eux-mêmes du flashforward, notamment celui de Mark Benford, le héros, qui enquête sur le sien. Plus encore, une partie des personnages préparent ou célèbrent bel et bien la révélation du flashforward dans leur propre flashforward. La deuxième partie de la série notamment ouvre avec l’histoire d’un prêcheur d’un nouveau type, qui s’est vu acclamé par une foule de fidèles. Son prêche concerne le sens même du flashforward. Au fond, la série ne fait que distiller des éléments progressivement, alors qu’en toute logique, ils devraient survenir simultanément. On ne fait donc qu’apprendre maintenant que la plupart des flashforwards ne sont pas du type (1) mais bien du type (2), seulement les éléments qui en témoignent nous sont fournis rétroactivement. C’est notre première réponse pour l’instant (qui va être augmentée d’un coup fatal en forme de réflexion sur la phrase la plus éculée des séries US).
Mais surtout, la série dans sa deuxième partie (après la coupure des JO d’hiver 2010), met en lumière le personnage le plus intrigant de la série. Il est joué par Dominic Monaghan, l’acteur britannique qui jouait Meriadoc dans le Seigneur des Anneaux. Il interprète Simon Campos, un scientifique opportuniste et violent, embarqué dans le complot qui a précipité le blackout. La particularité de ce personnage est qu’il a échappé au blackout, qu’il est privé de futur et qu’il est par conséquent imprévisible. Il est l’élément de chaos nécessaire à la sélection des flashforwards. Bien sûr il n’est pas le seul pour l’instant, ils sont au moins quatre à avoir échappé aux prédictions. Mais ce que pourrait suggérer la série habilement, c’est que pour précipiter ce blackout, il faut de toute façon un certain nombre d’hommes qui s’en préservent pour rendre une telle expérience possible. Tout en s’en préservant, ils faussent alors les prévisions mêmes des flashforwards.
C’est donc notre deuxième argument : la sélection des futurs n’est tout simplement pas possible par anticipation. L’angoisse des personnages est donc bien justifiée. Il n’y a pas de Dieu comme chez Leibniz qui s’amuserait à calculer la compossibilité des mondes entre eux. La simple division de la ligne temporelle en plusieurs futurs suppose qu’un agent se tienne en dehors de cette division et finalement détruise toute cohérence à ce futur. Certes, l’hypothèse première qu’examine la série n’est pas celle-ci. Lorsqu’un agent du FBI se suicide pour ne pas commettre plus tard un meurtre qui lui rendrait la vie insupportable, il prouve, croit-on, l’existence d’un autre futur possible, différent. Mais les personnages pourraient aussi bien croire qu’il est en train de précipiter le leur. La série commençait donc par présenter une fausse théorie : les futurs s’élimineraient d’eux-mêmes, comme une sélection darwinienne du futur. On sait maintenant que cette sélection est impossible. Mais n’est-ce pas génial pour cette raison : au même titre que les événements, ce sont les théories explicatives de ces événements qui sont soumises à correction.
Il reste une dernière subtilité temporelle. Le flashforward de type (2) provoque le futur plus qu’il ne le prédit, et il est donc l’équivalent d’un voyage dans le futur aller-retour. Dans ce type de scénario, ce qui est déclenché porte le nom de paradoxe de l’écrivain (un écrivain s’envoie dans le passé le chef d’œuvre qui le fera connaître par la suite, et qu’il a lui-même reçu de son double du futur). En effet, personne dans un premier futur aurait fait une enquête sur un blackout qui n’est pas advenu, puis serait revenu dans le temps pour en informer l’humanité entière dans un flash. Le paradoxe de l’écrivain naît de ce qu’on ne peut pas maintenir ensemble cohérence causale et cohérence ontologique : en l’occurrence, le flashforward de type (2) en se produisant crée son propre passé, sauvegarde donc la relation causale, mais crée ex nihilo un événement qui ne s’est même pas produit une fois pour être mis en boucle par la suite. C’est tout le paradoxe du rêve prémonitoire ou de la prédiction : il a son origine dans le futur lui-même, autrement dit, il n’a pas d’origine, mais il permet tout de même de produire une chaîne causale cohérente à sa suite. L’argument de notre camarade consiste à dire que les scénaristes confondent le flashforward de type (1) avec celui de type (2), et que tout type moyennement informé devrait s’en rendre compte. Mais précisément, la série – qui se veut série de SF, avec des postulats scientifiques simplistes – n’accepte plus l’argument du rêve prémonitoire ou de la prédiction sortie de nulle part. La boucle causale doit elle-même être causée, elle doit être lancée. Autrement dit, une boucle causée linéairement, reste-elle encore une boucle ? Et qui plus est, comme on le sait maintenant, tout personnage qui le lance, en se préservant du blackout, fait échouer la mise en boucle, et donc préserve la linéarité du temps. La question alors reste angoissante : le flashforward aura-t-il lieu ou pas ?
Enfin, argument ultime, si tous les autres vous ont semblé chichiteux : les flashforwards ne sont pas au sujet du flashforward, car la plupart des hommes sur cette Terre n’ont peut-être tout simplement pas cru que le futur se prédirait. Ou pire, ils ont eu peur que le futur de leurs vies pourries soit réel. Bref, le flashforward n’aurait aucun pouvoir d’autoprédiction parce qu’il se peut tout simplement que ce qui soit prédit soit l’incapacité de toute prédiction elle-même. Imaginez qu’on vous prédise votre futur. Vous pourriez avoir tourné tellement la question, en avoir déduit comme notre camarade sceptique que s’il devait se prédire la prédiction aurait dû inclure la prédiction… Et alors… vous n’y auriez tout simplement pas cru, et juste à ce moment-là se produirait la prédiction qui vous semblait incohérente. Bref, tous les flashes qui passaient pour de vulgaires flashes de type (1), s’avèrent devenir, de par votre propre scepticisme, des flashes de type (2). Et c’est le sens que la série veut donner à ces flashes, bien qu’elle présente (habilement à notre avis) des théories contradictoires sur le douloureux chemin de la révélation de la vérité.
On pourra donc toujours sauver la cohérence logique de la série sous le simple prétexte que la série doit dévoiler le récit épisode par épisode, et non d’une pièce. Mais on ne va pas s’arrêter là. Il y a une cohérence philosophique dans cette progressivité. Et Flashforward a donc une portée épistémologique, et surtout morale et tragique, qu’il ne faut pas négliger.
Mark Benford ne se souvient pas de son flashforward de façon précise (parce qu’il boit pendant son flash), et il est amené à en redécouvrir les pièces bout par bout. Comme il parcourt les indices sur le tableau, ce sont finalement ces indices, ces souvenirs du flash, qu’on retrouve au fur et à mesure de la série. Mais chaque indice ne vaut rien tant qu’il n’est pas resitué dans le contexte même où il apparaît. D’autres flashes procèdent de la même façon, car chaque souvenir reste flou tant qu’il ne peut être inséré dans un contexte qui lui donne son sens. Que le visage de l’assassin soit déformé par la surface de l’eau, que la formule arithmétique soit trop complexe pour être lue d’un coup d’œil, que l’échographie ne révèle pas qui est véritablement le père… la série multiplie les cas de fausses révélations. Alors quelle est la clé de l’apparition de la vérité… ?
L’universelle platitude du « believe in yourself » éclaire de sa belle lumière subjective ces indices épars. C’est la foi de Benford en ses souvenirs qui l’amène à vérifier ses interprétations et finalement précipiter le futur. La série semble se servir de la prédiction des flashes comme un énième appel à la foi, à la surmotivation, au dépassement de ses doutes. Si vous croyez dans ces indices, vous ne croyez finalement qu’à vous-mêmes, semble vous faire comprendre la série – car ces indices ne prouvent rien tant qu’ils ne sont pas liés dans votre esprit à un contexte et à un sens précis. Donc, s’il faut croire en soi, c’est parce que croire en soi revient à croire en des signes dont on est le seul interprète possible. La même obsession est développée dans quantité de films hollywoodiens – et ce, dès que le scénario fait appel à une prédiction ou une prophétie. Un des exemples qui nous vient à l’esprit est le film raté de M. Night Shyamalan, Signes. Là encore, un ex-pasteur, joué par Mel Gibson, a reçu un signe il y a longtemps, qui lui a été donné par sa femme agonisante. Mais la phrase reste mystérieuse tant qu’elle ne s’insère pas dans un contexte précis. Heureusement, Mel s’en souvient pile au bon moment, et découvre qu’il peut buter un alien ringard avec une batte de base ball posée près de la cheminée. Puis il remercie sa femme, le ciel, et lui-même et s’en retourne à son champ de blé, la batte à la main...
Mais avant de bien savoir quoi en penser, on peut faire un petit tour d’horizon. Depuis Matrix, le problème de la liberté est souvent abordé sous l’angle du paradoxe temporel : il n’y a pas de liberté si on peut prévoir les événements à suivre. Pourtant, très vite, Keanu nous prépare à la révélation ultime : ce qui compte n’est pas de savoir ce qu’il va se passer, mais pourquoi ça va se passer comme il était prévu. Le sens de l’événement l’emporte donc sur la prédiction de l’événement lui-même. Dans le premier Matrix, donc, ce qui compte n’est pas de niquer l’agent Smith, mais de comprendre que la condition du combat lui-même est l’amour porté à Trinity.
L'oracle : un message souvent aussi confus que son look - source.
Il y a une fable qui éclaire depuis bien longtemps les mêmes paradoxes, mais permet de lui donner encore davantage de profondeur. Il s’agit d’une fable d’Esope, le fils et le lion peint : « Un vieillard craintif avait un fils unique plein de courage et passionné pour la chasse ; il le vit en songe périr sous la griffe d'un lion. Craignant que le songe ne fût véritable et ne se réalisât, il fit aménager un appartement élevé et magnifique, et il y garda son fils. Il avait fait peindre, pour le distraire, des animaux de toute sorte, parmi lesquels figurait aussi un lion. Mais la vue de toutes ces peintures ne faisait qu'augmenter l'ennui du jeune homme. Un jour s'approchant du lion : «Mauvaise bête, s'écria-t-il, c'est à cause de toi et du songe menteur de mon père qu'on m'a enfermé dans cette prison pour femmes. Que pourrais-je bien te faire?» A ces mots, il asséna sa main sur le mur, pour crever l'oeil du lion. Mais une pointe s'enfonça sous son ongle et lui causa une douleur aiguë et une inflammation qui aboutit à une tumeur. La fièvre s'étant allumée là-dessus le fit bientôt passer de vie à trépas. Le lion, pour n'être qu'un lion en peinture, n'en tua pas moins le jeune homme, à qui l'artifice de son père ne servit de rien. Cette fable montre qu'il faut accepter bravement le sort qui nous attend, et ne point ruser avec lui, car on ne saurait y échapper. »
Néo ou le roi qui enferme son fils ont donc un point commun, c’est de ne pas pouvoir comprendre ce que signifie leur prédiction quand bien même ils la reçoivent. Le « believe in yourself » n’est donc pas une solution sûre, et pourrait bien s’avérer encore plus fatal. Mark Benford, le héros de Flashforward, n’est pas une sorte de guerrier chrétien qui brille par la foi qu’il porte en ses propres indices. Si Esope avait réécrit le scénario, Benford pourrait aussi bien croire, précipiter sa propre perte, se faire radier du FBI et vouloir revenir le soir du flashforward, pour finalement se faire buter par les types du complot mondial qui l’attendent dans un coin du bureau. On n’a donc pas le choix de croire ou de ne pas croire. Il le faut, car on ne sait pas ne pas croire. Et ce n’est pas une bonne nouvelle…
Le propos de la série se change donc, d’un petit paradoxe temporel, à une invitation paradoxale (assez proche de Lost d’ailleurs) au fatalisme. C’est la fin du « believe in yourself » comme solution, et le début du « believe in yourself » comme malédiction. La bonne idée de la série est de faire passer le héros par une phase dépressive, et avec lui, sa femme, ses amis, un collègue qui se suicide, etc. car tous ne s’angoissent pas uniquement du futur possible ou réel que représente le flashforward, mais parce que le credo naïf du « believe in yourself » n’est qu’un palliatif à une vraie sagesse.
G. & Richard Mémeteau